7.Ticha beav (Tefilines)
Les Téfilines a Ticha Beav :
Il existe une discussion dans les Richonimes à savoir si l’on est astreint à mettre les Téfilines le jour de Ticha Beav .
En effet, ce jour là est un jour de deuil national pour le peuple juif , et il est clairement stipulé dans le Talmud Moed Katan 15,a et 21,a (et retranscris dans le Choul’han Âroukh Y.D Siman 388,1) qu’il est interdit pour un endeuillé de mettre les Téfilines le 1er jour de deuil .
(En effet, les Téfilines représente la couronne , la gloire du peuple juif et l’endeuillée ne peut pas se parer de cette couronne le 1er jour de deuil .)
C’est pourquoi certains Richonimes sont d’avis que l’on ne mettra pas les Téfilines le jour de Ticha Béav ,et ainsi était la coutume des Ashkénazimes autrefois [Rokéa’h ( Siman 310); Roch Tannite Perek 4,37 au nom du Maharam; Raavad ( Chout Temime Deîme Siman 40); Smag ( Hilkhote Ticha Beav); Chibolé Haleket Siman 270; Sefer Tanya Rabati Siman 60]
Toutefois la majorité des Richonimes réfutent cette prise de position, étant donné que l’on a pas à se montrer plus rigoureux le jour de Ticha Beav que la période des Chiva ,excepté le 1er jour de deuil qui est d’ordre Toraiique (et ainsi tranche le Choulhan Âroukh au Siman 38,6 que l’on doit mettre les Téfilines le jour de Ticha Beav ). C’est pourquoi, selon cela il convient de mettre les Téfilines comme à l’accoutumée a la Tefila de Cha’harit et ainsi il en ressort des propos des Guéonimes et de la plupart des Richonimes [Techouvotes Hagueonimes ( Chaaré Techouva Siman 155 , Techouva de Rav Chachna Gaon ( père de Rav Amaram Gaon ) qui écris qu’ainsi était le Minhag dans les Yechivotes de Babel de mettre les Téfilines le matin de Ticha Beav ;Techouvot HaRachba Tome 5 Siman 214 au nom de Rav Haï Gaon ;Ramban (Torat Hadam page 86,3); Roch (Taanite 4,37) Ritba ( Taanite 30,a); Ran (page 10,a); Nimouké Yossef ( Taanite page 76)…; Voir aussi le Rambam (Taanit 5,11 avec le Maguid Michné) et le Meiri ( fin Taanit) ou ils ressort de leur propos que les Téfilines ne sont pas obligatoire le jour de Ticha Beav mais qu’on peut les mettre. Cependant le Beth David Siman 336 a compris du Rambam que cela est obligatoire. Voir aussi le Maté Yehouda Siman 555 qui écris qu’il est va de soi que tous ces Richonimes sont d’avis qu’il faut mettre les Téfilines à priori a Cha’harit]
Malgré tout,la coutume s’est répandue au moyen âge dans les contrées Ashkénazes de repousser la Mitsva des Téfilines a Min’ha [Hagahot Maymoniyote; Mordekhaï (Taanite fin Siman 637) qui témoigne avoir vu son maître le Maharam mettre les Téfilines à Min’ha et ainsi rapporte le Hagahot Maymoniyote (Perek 5,3)ainsi que le Tachbets et le Or’hot ‘Hayime. Voir aussi le Sefer Haagouda (fin Taanite)].
Et cette coutume s’est répandue par la suite également dans la plupart des contrées Séfarades, ainsi que cela est indiqué dans le Beth Yossef/ Choulhan Âroukh 555,1 ,ce qui ne contredit pas ce qu’il tranche au Siman 38,6, car en effet ici il ne fait que rapporter la coutume du Maharam ( bien que lui soit d’avis qu’on est dispensé des Tefilines )
[Voir Ateret Avote Tome 2 Perek 25,34 ainsi que le Sefer Nahagou Haame ( Tsomot Vetaaniyot ot 13) qui rapportent qu’au Maroc la coutume est clairement établi en mettant les Téfilines à Min’ha et pas à Cha’harit ;Voir aussi Alé Hadass Perek 14,17 qu’ainsi était là coutume la plus répandu a Tunis ; Et ainsi est la coutume en Lybie ainsi que cela est rapporté dans le Sefer Na’halat Avote (Minhagué Ticha Beav ot 12); Et tel est la coutume des Témanimes (Choul’han Âroukh Hamekoutsar Tome 3 Siman 105,7); Voir aussi le Guedolot Elicha 555,1 ainsi que le Ben Ich ‘Haii Devarime ot 25 qui préconisent tout de même de les mettre les matin afin de réciter le Chema avec ( ainsi que procèdait le Maharam Galanti comme cela est rapporté dans le Chout Hilkhote Ketanote Tome 2 Siman 139), et pas comme ceux qui attendent Min’ha pour le faire]
Il est a noté que plusieurs communautés séfarades ont garder la coutume d’autant de mettre les Téfilines le matin .
(Dans ce cas là on tachera de les retirer avant de débuter les Kinotes )
[Mahri Ayache ( dans Maté Yehouda siman 555) qui rapporte qu’ainsi était la coutume en Algérie ; (Voir aussi le Sefer « Zé Hachoul’han page 152 de Rav Eliayahou ‘Haï Guez que c’est seulement les érudits qui agissaient ainsi à Alger) ;Kenesset Haguedola siman 31 ( Hagahot Hatour) qui rapporte qu’ainsi était la coutume à Salonique ; Choul’han Gavoa Siman 555 qui rapporte qu’ainsi était la coutume à Izmir , et ainsi écris aussi Rav Falaggi dans Moed Kol ‘Haï Siman 10,60 ainsi que dans Roua’h ‘Hayime Siman 555; ‘Hidouché Dinime Mérabané Yerouchalayime année 5269 ( imprimé à la fin du Sefer « ‘Hayime Va’hessed Moussyafa » ) qu’ainsi était la coutume à Yerouchalayime à l’origine ; et qu’ainsi procédait Rabbi Yis’hak Abouhav ;Sidour Beth Oved ,Yaskil Avdi Tome 8 (Kountrass Déa Véhasskel Siman 6), Pekoudat Elazar (Siman 555) de Rav Elazar Ben Touvo et Sefer Netivé Ame (page 225) qu’ainsi s’est répandu de nouveau la coutume a Yerouchalayime; Chout Vayikra Avraham ( Kountrass Makome Chénahagou page 124,a) qu’ainsi était la coutume en Lybie ; Berit Kehouna Ticha Beav Ot 11; Alé Hadass Perek 14,17 qui rapporte qu’ainsi était la coutume dans plusieurs synagogues à Tunis]
Et c’est ainsi qu’il convient d’agir selon la Kabala [ Birké Yossef 555,1 au nom du Rachach ( qui précise qu’il convient également de mettre Rabbenou Tam à Cha’harit); ‘Hessed Lalafime Siman 38;
Caf Ha’hayime Siman 555 fin ot 4; Chout Vayachov Hayam Tome 1 Siman 9]
Voir aussi le Or Létsion Tome 3 Perek 29,22 ainsi que le Rav Ovadia Yossef dans ses différents ouvrages (Ye’havé Daate Tome 2 Siman 67 et ‘Hazon Ovadia Taanite page 366 note 3) qui encouragent a mettre les Téfilines le matin ( car la Kabala rejoint le Talmud selon la majorité des Richonimes ) et ainsi instaura le Rav Ealiahou Mani dans son Beth Hamidrach a ‘Hevrone (voir la fin de son Sefer « Sia’h Yis’hak); voir toutefois le Chemech Oumaguen Tome 2 Siman 6 qui s’oppose à cela ]
Quoi qu’il en soit , chacun fera en sorte de ne pas se démarquer du Minyan ,
a savoir de ne pas mettre les Téfilines à Cha’harit si la coutume locale est de pas les mettre , et vice versa [Maté Yehouda Siman 555]