5.Gomel ( Voyage)
Question :
Doit on faire le « Gomel » lorsque l’on voyage d’une ville a l’autre ?
Réponse :
Il est rapporté dans le Choul’han Âroukh (219,7) que le Minhag Ashkénaze est de ne pas réciter le Gomel après avoir traversé une ville, car les sages ont institué cette bénédiction pour ceux qui traversent le désert (où il y a un réel danger) tandis que que le Minhag
Séfarade est de réciter le Gomel lorsque l’on traverse une ville au même titre que pour le désert, car tous les chemins peuvent être dangereux (Yerouchalmi Berakhote 4,4) à condition de parcourir une « Parssa », soit le temps de parcourir de 4km qui est évalué à 72 min à pied.
L’habitude est de se montrer rigoureux en définissant cela en une durée de 72 min peu importe le moyen de transport utilisé
(et donc malgré le fait que les 4Km soient atteints bien avant les 72 min), car en effet le danger ne dépend pas seulement de la distance parcourue, mais aussi du temps que l’on met pour parcourir cette distance (et bien que plusieurs décisionnaires ne pensent pas ainsi , il y’a lieu d’appliquer le principe de Safek Berakhot Lehakel)[Netivé Âme saif 7;Yebia Omer 1,13;Halikhot Olame T.2 p.175; ‘Hazon Ovadia p.365; Birkat Hachem 4 perek 6,24 note 64;Or Létsion 2 perek 14,42;Mamar Mordekhaï Y.D 2,25]
Aussi dans le cas où l’on voyage dans une ville où le danger est avéré on récitera le Gomel même pour une distance inférieure à 72 min, a moins qu’on ne soit pas sortit de la ville car la Takana n’a était instauré que pour ceux qui sortent « Laderekh » (= en chemin) ce qui implique de sortir de la ville
[Michna Beroura Dirchou 110,30 note 35 au nom du ‘Hout Chani qui rapporte aussi qu’il est possible aussi que des villes qui se juxtaposent sont à être considéré comme une seule ville, mais le Rav ‘Hayim Kanievski écrit au nom du ‘Hazon Ich que même dans ce cas là on récitera la Tefilat Haderekh (et donc le Gomel pour les Séfaradimes)]
Et ainsi est la coutume dans la plupart des communautés Séfarades de réciter le Gomel dès que l’on voyage d’une ville à une autre pour une durée >72 min.
[‘Hessed Lalafime 119,10; Péné Yis’hak Tome 1 (Berakhote ot 69);Mamar Mordekhaï 119,1;Choel Vénichal Tome 3 Siman 180;
Yebia Omer Tome 1 Siman 13 et Tome 2 Siman 14,9 et Tome 6 Siman 48,9; Halikhote Olame Tome 2 page 177; ‘Hazon Ovadia page 363/367; Birkat Hachem 4 perek 6,24; Darké Halakha siman 61 au nom de Rav Mordekhaï Eliahou; Ateret Avote 1 perek 13,40 qui rapporte que c’est ainsi que procéder les érudits au Maroc; Netivé Ame 219; Émek Yehochoua 1 O.H siman 41 ; Maguen Avote page 405 qui rapporte que c’est ainsi que procédait Rabbi Refaël Baroukh Toledano.
Certains rapportent que dans certaines contrées on s’abstenait de réciter le Gomel pour ce genre de trajet (Caf Ha’hayime 219,40 qui reprend la coutume décrite par le Kenesset Haguedola .Voir aussi le Lédavid Emet 23,9 ;Sefer ‘Hayime (Falaggi) 26,5 ; Sidour Beth Oved (gomel ot 19) qui rapporte cette coutume , ainsi que le Alé Hadass 4,15 pour Tunis. Cependant le Choél Vénichal (3,180) rétorque que le Kenesset Haguedola est justement d’avis qu’il convient de réciter le Gomel même dans ces contrées!; Et il vient juste faire un Limoud Zkhout sur ceux qui ont changé leur coutume d’origine. (voir d’ailleurs le Lédavid Emet 23,8 ou il rapporte le strict din ce qui laisse aussi sous entendre que l’on peut récité cette bénédiction). Et ainsi écrivent le ‘Hazon Ovadia Berakhote page 367 et le Birkat Hachem Tome 4 Perek 6 note 67.
Voir aussi le Igrot Moché O.H T.2 Siman 59 qui explique la coutume Séfarade par le fait qu’il convient de remercier Hachem de sa bonté qui nous permet de nos jours parcourir de nos jours de tel distance sans se soucier ( tout comme lorsque l’on prend l’avion).De plus, le Orea’h Michpat (Rav Kook) Siman 45 explique qu’il s’agit de toute manière d’une Takana a l’instar de la ‘Hazara de Meen Cheva . Voir également le Alon Bayit Nééman (n*69,25) ,le Halakha Beroura 219,7 ( ainsi que les propos de Rav Lior dans Dvar ‘Hevrone O.H 109) qui rajoutent entre autre le fait que l’on est pas épargné malheureusement des accidents de voiture (Voir toutefois le Halikhot Chelomo Tome 1 21,14 , le Olat Yis’hak Ratsbi Tome 2 Siman 5 ainsi que le Or Létsion 2 Perek 7,27 et 14,42 qui pensent que les sages n’ont instauré le Gomel et de Tefilat Haderekh que s’il y’a un risque de se faire attaquer par des brigands ou des animaux sauvages. Ce dernier admet toutefois que l’on récite le Gomel lorsque l’on voit pas d’autre voiture devant nous pendant un certain laps de temps (car selon lui le risque devient réel), et selon cela il en sera ainsi pour ceux qui prennent le TGV . Quand au Yaskil Avdi (Tome 7 Kountrass A’harone 3) il préconise de faire sans cheme oumalkhout ( ou de se faire acquitter)].
Quand à la coutume Ashkénaze, le Roch (9,3) explique que le Yerouchalmi ne parle que de la Tefilat Haderekh ou l’on récite cette bénédiction dès que l’on sort d’une ville pour une distance > 72 minutes
[Michna Beroura 219,22; Or’hote Rabbénou 1 note 208 au nom du ‘Hazon Ich (Voir aussi Techouvote Venhagote 1,199);Hout Hachani Ribbit Kobets Inaynime p.147 qui rapporte que l’on récite la Tefilat Haderek (et donc le Gomel pour les Séfaradimes) même si au cours du trajet il y’a des maisons et des voitures, car les accidents de voiture sont inclu dans le danger; Chevet Halevy 10,21;
Afiké Meguinime 110,15 (Rav Chabtaï Fenberg); Chout Divré Israël Siman 4; Aholékha Baamitékha Perek 9,5 (Rav Stern);
Voir aussi Piské Techouvote 110,8 note 69/70 . Et il en sera donc de même concernant le Gomel pour les Séfaradimes qui suivent l’avis de la plupart des Richonimes qui comparent le Gomel à la Tefilat Haderekh, ainsi qu’il en ressort selon le sens simple du Yerouchalmi précité]