3.b Birkat Cohanim (1er mot /dicter à voix haute)
Il est rapporté que l’officiant doit dicter les mots de la Birkat Cohanime aux Cohanimes afin d’éviter toute erreur.
Cela inclut-il le 1er mot « Yevarékhékha » ?
–Selon le Rambam (Tefila 14,3) c’est au Cohen de commencer, car il n’y a pas de risque que le Cohen se trompe lors de la récitation du 1er mot [Beth Yossef 128,13]. Aussi cela permet de juxtaposer la fin de la Bénédiction au début du verset.
–Selon la majorité des Richonimes, c’est à l’officiant de dicter le 1er mot [Orhot Hayim
/Meiri/Tour/Ran/(Tossefot)].En effet, il est à craindre que le Cohen enchaine la fin de la bénédiction avec le 1er mot de la Birkat Cohanime « Yevarekhéka », ce qui empêchera le kahal de répondre Amen à la bénédiction. (Voir aussi le Beth Yossef 128,13 qui écris qu’il est possible qu’ainsi soit l’avis du Rambam et qu’il n’y aurait donc aucun désaccord)]
En pratique le Choul’han Âroukh (128,13) rapporte les propos du Rambam, à savoir que la coutume est de laisser les Cohanimes démarrer le 1er verset.
-Selon le Maharam Mints (siman 12), cela s’applique que quand les Cohanimes sont plusieurs. Et ainsi était la coutume de la plupart des communautés Séfarades
[Berit Kehouna Nessiat Kapayime ot 12 ; Alé Hadass 2,50 ; Nahagou Haame ot 7 ; Chemech Oumaguen 4 siman 15,3. Cette distinction entre 1 ou plusieurs Cohanimes ne semble pas justifié selon les raisons citées pour expliquer la position du Rambam. Voir toutefois le Graz ot 21]
–Mais selon d’autres, le Cohen récite le 1er mot même s’il est seul (ainsi qu’il en ressort selon le sens simple du Rambam).
Et ainsi était la coutume dans plusieurs communautés Séfarades [Kenesset Haguedola 128 qui rajoute qu’ainsi était la coutume dans plusieurs villes de Turquie;Mamar Mordekhai ot 20 qui repousse les propos du Maharam Mints,et qu’ainsi est la coutume dans sa contrée;Pir’hé Kehouna fin siman 27 qu’ainsi est la coutume à Alger; Ch.A Hamekoutsar 20,11 qu’ainsi est la coutume des Témanimes (ce qui penche à dire qu’ainsi est l’opinion du Rambam et donc du Ch.A);Voir aussi le Divré Chalom Veemet qu’ainsi était la coutume initialement au Maroc; à l’encontre du Michna Beroura ot 47 qui le reprend le M.A au nom du Maharam Mints que quand le Cohen est seul, d’après tous les avis c’est l’officiant qui dicte]
Toutefois, le Rama (128,13) rapporte l’avis de la majorité des Richonimes qui consiste à faire dicter le 1er mot par l’officiant quoi qu’il en soit, et ainsi est la coutume Ashkénaze. Aussi il est a noté que c’est ainsi qu’il convient d’agir selon les Mekoubalimes [‘Hessed Lalafime ot 10; Lev ‘Hayime 3,99; Ben Ich ‘Haï Tetsavé ot 1 qui changea la coutume à Bagdad qui préconise d’agir ainsi en tout endroit.Ainsi est l’avis aussi du Halihot Olame 1p.199 à condition que le changement se fasse dans le Chalom avec l’accord du Kahal ,car somme toute il s’agit simplement d’une coutume (lié à la Tefila et non Leikouva), et qu’il est connu que dans ce domaine les Séfaradimes adhèrent plus facilement à l’avis retenu par la Kabala]
Quoi qu’il en soit on se pliera à la coutume locale ou mis en place par le dirigent spirituel de la communauté. [Voir le Chout Emek Yehouchoua 4,19]
Enfin, il est a noté que l’officiant devra dicter les versets de la Birkat Cohanime à voix haute ainsi qu’il en ressort du traité Sota 38, b [Voir Meiri/Sefer HaEchkol/Kol Bo/Or’hot ‘Hayime]. Et ainsi est l’avis l’ensemble des décisionnaires [Halikhot Chelomo Tefila 10,25 (qui s’étonne de la coutume récemment répandu dans certaines communautés Ashkénaze qui va contre le Talmud/Richonimes) ;
Rav Elyachiv (notes sur Sota 38, a);Tsits Eliezer 14,17 ot 5 (qui déplore cette coutume qui donne l’impression que l’on lit des remontrances de la Torah);Chevet Halevy 3 siman 15,5; Nessiat Kapayim Kehilheta 12,3;Ch.A Hamekoutsar 20,11]