Quand réciter la Birkat Cohanime ?
La Torah ordonne aux Cohanime de bénir le peuple juif tous les jours de l’année [Nasso Perek 6,23]. Cette Mitsva reste d’ordre Toraïque même de nos jours ainsi qu’il en ressort du traité Sota 38,b [Chaar Hatsiyoun fin siman 128 a l’encontre du Mor Ouktsia].
Selon la Torah, le Cohen peut bénir à tout moment mais les sages instaurèrent que cette bénédiction se récite au cours de la Tefila après la bénédiction de remerciement et à condition que le Cohen se dirige vers le Hekhal au moment de la bénédiction de la Avoda (soit entre Retsé et Modime) [Ch.A 128,8]
Malgré tout, la coutume dans les contrées Ashkénaze est de réciter cette bénédiction uniquement les jours de Yom Tov/Kippour(et seulement à Moussaf)
Le Maharil (Ha’hadachote 21)explique que la raison principal pour laquelle cette coutume s’est répandu, est dû au fait qu’autrefois les Cohanimes se trempaient au Mikvé avant la Birkat Cohanime, et du fait qu’il était extrêmement difficile de se tremper au Mikvé en Hiver, ils se sont alors abstenus de réaliser cette Mitsva, excepté les jours de fêtes et Kippour (ou on se tremper déjà au Mikvé) [Voir Maguen Avraham 128,70]. Cependant le Darké Moché 128,21 pense que cette coutume a vu le jour en raison du fait que cela retardait l’office pour les gens qui travaillent, dont les moyens de subsistance étaient extrêmement difficile, et la joie n’était (donc) pas présente.(Voir toutefois le Birké Yossef 128,19 qui écris exactement l’inverse à savoir que c’est lorsque l’on se trouve dans les moments de détresse que l’on a besoin de cette bénédiction, car la Birkat Cohanime amène un flux de ‘Hessed dans la communauté). Voir aussi le Haflaa dans Netivot Léchabbat (Iven Haezer 3,1)ainsi que le Beth Efrayime 6 qui explique cette coutume par le manque de Yi’houss des Cohanimes en terre Ashkénaze ainsi que cela est rapporté dans le Yam Chel Chlomo (Baba Kama Perek 5,35).
Toutefois, le Beth Yossef (128,44) s’oppose à cette coutume , car le fait de se tremper au Mikvé avant Birkat Cohanim est une ‘Houmra (sans aucune mention dans le Talmud) qui entraîne une Koula (à savoir l’annulation quotidienne d’une Mitsva de la Torah).C’est pourquoi il encourage à suivre la coutume d’Israel et des pays avoisinants en récitant la Birkat Cohanime tous les jours.
Et ainsi est l’avis de l’ensemble des décisionnaires Séfarades (malgré le fait que la coutume dans la plupart des contrées Séfarades était de réciter cette bénédiction uniquement le Chabbat/Yom Tov) [Ben Ich ‘Haï 1 Tetsavé ot 4 où il changea le Minhag à Bagdad en instaurant la Birkat Cohanime tous les jours (Voir Minhag Yahadout Bavel T.1 p.39); Caf Ha’hayime 128 ot 16 et 271 où il rapporte au nom du du Rama Mipano et du Pélé Yoets que c’est ainsi qu’il convient d’agir en tout endroit;Chout Ateret Paz 7;
Michna Beroura Ich Matslia’h 128,44 note 1 où il rapporte que Rabbi Matslia’h Mazouz instaura la Birkat Cohanime à la Yechiva de Kissé Ra’hamime quand elle était encore à Tunis, en conformité avec l’avis de son grand « maître » Rabbi ‘Halfon Moché Hacohen qui espérait qu’on change la coutume (ainsi que cela est rapporté dans le Berit Kehouna Maarekhet Nessiat Kapayime fin ot 1) et ainsi écris le Rav Tsaban dans son Sefer Nefech ‘Haya Maarekhet Noun ot 21; Yalkout Yossef édition 5764 siman 128,17 p. 244;
Voir aussi le Chemech Oumaguen 1,50 qu’ainsi s’était déjà répandu la coutume au Maroc de réciter la birkat cohanime tous les jours; et ainsi écris l’auteur du Maguen Avote dans Kountrass Héarote p.400/430/432)]
Aussi il est a noté qu’un Cohen Ashkénaze se retrouvant dans un Minyan Séfarade pourra réciter la Birkat Cohanime. En effet, il s’agit ici d’une coutume qui dépend du Minhag du Minyan et non de la personne [Chout Rivevot Efrayime 6 Siman 57,3 qui rapporte qu’ainsi est l’avis également de Rav D.Feinstein; Chout Mayime ‘Hayime 4 (Rav ‘Hayime David Halevy)]