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Cacheroute (Bichoul goy)

Cacheroute (Bichoul goy)

Question :
Peut on manger un aliment dont la cuisson a été faire par un non juif ?

Réponse :
-Pour les achkenazimes :
Il suffit que le juif allume le feu .

-Pour les séfaradimes :
Il faut impérativement que ce soit le juif qui dépose le plat a un endroit ou la source de chaleur est suffisante pour le cuire entièrement .
Aussi, en ce qui concerne les restaurants/ traiteur où on se suffit d’allumer le feu par un juif ,la majorité des décisionnaires séfarades (Ben ich haii ;Caf hahayime ; Or letsion; Rav Messas…) interdisent même à posteriori de consommer les plats cuits au titre de Bichoul Goy ainsi qu’il en ressort du Beth Yossef et Ch arouh (113,4)

Cependant le Rav Ovadia Yossef a écrit plusieurs écris connus où il s’efforce de justifier le comportement de certains séfaradimes qui se montrent indulgents à ce sujet ,en se basant sur un Safek sfeka:
-Safek peut être que la halaha suit le Ramban (dans une Tchouva siman 284) qui est d’avis que l’interdit du bichoul goy n’est pas de vigueur ,si le non juif le fait pour sa parnassa (et non pour se lié d’amitié avec le juif )
-Safek peut être que la halaha est comme le raavad rapporté dans Tossefot (Avoda Zara 38,a) que si le bichoul a lieu dans la maison du juif cela ne rentre pas dans la takana( le restaurant étant la propriété d’un juif ) .
Et bien que les 2 sfekote soit contre le Ch arouh ( car le beth yossef Y.D siman 113,4 a repoussé ces 2 avis ) ,malgré tout
le Rav Ovadia pense qu’à posteriori celui qui est mekel à sur qui s’appuyer
[ yebia omer helek 9 Y.D siman 6; Halihot olam 7 page 117; Ye’havé Daate 5,54.
(Il est à noter que le rav Ovadia est mekel même sans utiliser et associer le heter du rama , et la Nafka mina serait si le juif n’a même pas allumer le feu ça interdira pas le produit en question …) ]

Néanmoins, le rav Ovadia admet que cela est une mesure d’indulgence et qu’à priori celui qui craint hachem se montrera plus rigoureux, surtout si on peut s’en passer [Voir Maayan Omer Tome 5 ,10 page 193]
C’est pourquoi a paris où il n’y a pas malheureusement de restaurant qui respecte la hahala stricte du Ch arouh ,
les séfaradimes qui suivent rav Ovadia Yossef et tiennent vraiment à aller manger au resto peuvent adopter la koula , car ils se retrouvent dans une situation de bediavad [Et cela bien que certains de ces restaurants ont la « חוצפה » d’indiquer sur la la plaquette de Cacheroute: «  כשר למהדרין » . Voir la tchouva de rav Messas rapporté par la suite qui s’insurge (a juste titre ) la dessus ]

Annexe et développement:
Le ch arouh ( 113,7) écrit explicitement que le juif doit poser le plat pour qu’il n’y ait pas de bichoul goy ainsi qu’il en ressort clairement de la guemara ( avoda zara page 38) que toute l’autorisation d’allumer le feu n’est valable que pour le pain et c’est ainsi que rapporte la majorité des richonimes , contrairement au rama qui est d’avis d’égaliser le pain avec la cuisson .
Voir d’ailleurs le Taz 113,6 et Chah 113,8 qui s’étonnent de l’indulgence du rama qui va à l’encontre de la guemara Avoda Zara 38,a ; raison pour laquelle d’ailleurs le levouch ( élève du Rama) et le Gaon de Vilna ( Gra 113,17 et 113,19) ont retenu l’opinion du Ch arouh .
Malgré tout la coutume achkenaze est de se montrer indulgent en suivant l’opinion rapporté et retenu par le rama .

En revanche ,la coutume séfarade a ce sujet a toujours était de suivre Maran hachoulhan arouh comme le rapporte l’ensemble des décisionnaires séfarades, ainsi que les sefarimes de minhaguime qui évoque ce sujet .
Voici une partie des décisionnaires du monde séfarades qui prônent la rigueur a ce sujet : [Rivach (siman 514) ;Rachbach (siman 560);Radbaz ( helek 1,3);Beth Yossef et ch arouh 113,7;Kensset Haguedola 113,8( Péri hadach (113,13 et 113,16);Ereh hachoulhan (113); Rav David Pardo ( mizmor ledavid page 107,1); Choulhan gavoa 113,9; Kol ELIAHOU ( helek 2 Y.D siman 2);chout Vayomer Yishak ( Y.D siman 50) de Rav Yishak Ben Walid; Misgueret hachoulhan (siman 113,3); Ziv’hé tsedek (113,31);Ben ich haii parchat houkat halaha 18 et chout Rav Pealime ( hekek 3 Y.D siman 9 et Helek 4 siman 6); Caf hahayime 113,49 et 112,37;Or letsion (helek 2 dans l’introduction anaf 2,5 page 12 qui tient pas le Safek sfeka étant donné que ces avis ne sont pas mentionnes dans le Beth Yossef ) ;Rav Mordehai ELIAHOU ; Sefer bichoule nohrime Tome 1 page 114 ;
Rav Chalom Messas (Tvouot chemech Y.D ch 70) et chemech oumaguen helek 2 Y.D siman 11 ou il est catégorique a ce sujet et interdit les plat dans les restaurant /traiteur … même a posteriori en réfutant le psak de Rav Ovadia Yossef ;
Rav Ezra Batsri ( qui va dans le même sens que Rav Messas) .
Et telle était la coutume d’être mahmir en Afrique du Nord comme le rapporte le Alé hadass ( nouvelle édition perek 21,24 page 815) , ainsi que le Emek Yehouchoua Helek 6 siman 30,7 ( de rav Yehoshouah Maman ) qui écrit qu’a Maroc (a l’origine) on suivait le Ch arouh concernant le bichoul goy .
[Voir aussi Ateret Avote tome 3 perek 35,32 et 35,33; ainsi que Nahahou haame (Bichoulé akoume 1]

Il est donc clair que ceux qui affirment le contraire à savoir que le minhag séfarade est d’être mekel comme le rama ne sont pas objectifs ,et cela provient souvent d’un manque de connaissance des décisionnaires et minhagué Séfarades .
Aussi, ceux qui prétendent que ça coûtent plus cher d’embaucher des juifs pour le bichoul ISRAEL pour justifier ( après coup ) la « coutume » en place ,
je leur indiquerai d’aller jeter un coup d’œil sur ce que dit le Pit’hé tchouva (Y.D 157,4 au nom du Radbaz et du havote yaiir) qu’il faut être prêt à renoncer à tous son argent pour ne pas transgresser un interdit même d’ordre rabbinique ; et tel est l’avis du Gra (157,4) et du Hafets Hayime (hilhote re’hiloute kellal 1 , Beer mayime Hayime fin saif katan 12) et du Igrot Moché( Iven haezer 1,57) .
Bien qu’on pourrait facilement rétorqué qu’ici c’est différent car finalement il y’a l’avis du Rama qui autorise cela n’est pas suffisant pour aller contre le Ch arouh lorsqu’il s’agit de s’organiser pour embaucher des juif même si ça coûtera un peu plus cher , autrement on devrait autoriser aux achkenazimes (qui suivent le Hatam soffer )de consommer des yaourts et autre produit non chamour ,car en effet il y’a une grande différence de prix 🙂

D’ailleurs il ne fait pas l’ombre d’un doute que si c’est le rama qui aurait était mahmir sur le bichoul ISRAEL et le ch arouh mekel , on aurait eu que des restaurant (sérieux ) à bichoul ISRAEL et l’argument ça coûte trop cher d’embaucher des juifs
n’aurait même pas traversé l’esprit .
Cela a déjà était confirmé dans la précédente halaha concernant le veau Halak beth yossef où le rama est mahmir et la on le suit sans réfléchir ; ou bien concernant les produits à base de kitniyotes où il s’agit d’une grande houmra qui n’est de base qu’un minhag qui ne concerne que les achekznime et on voit bien que de nos jours tout hecher se disant sérieux se voit dans l’obligeance de faire « sans kitniyotes » …
Aussi, l’argument du Chout « Véhérime hacohen » ( de rav yirmeyahou Cohen rapporté dans choulhan melahime tome 2 page 214) que l’on se trouve en terre achkenaze et donc que l’on peut être mekel , ne tient pas la route .
En effet ,l’avis de la grande majorité des décisionnaires ( excepté rav Ovadia ) est qu’une communauté qui se déplace d’un endroit à l’autre garde ses halahotes et coutumes d’origine sans se plier aux minhag hamakome.
De plus si l’on se dirige selon cette logique les achkenazimes en Erets devront suivre le minhag séfarade (chose qui risque de ne pas trop leur plaire 🙂 .

Et il est donc clair que tous ces arguments ( minhag Hamakome; trop compliqué ; trop cher …) traduisent une mauvaise foi qui est encore plus répréhensibles que l’interdit lui même .

Enfin ,voici un petit rappel des propos du Hida: « Un juif séfarade qui se conforme a l’opinion plus indulgente du rama devra se repentir et expier sa faute puisque ses aïeuls ont accepté pour eux même et leur descendant l’ensemble des décisions du ch arouh » [ Devarime hahadime page 26,b ; chem haguedolime chapitre « sefarime » paragraphe 9 rapporté dans halihot olam tome 7 page 119]

On terminera avec les paroles du Rav Chlomo Zalman Auerbach qui écris que la cause du grand fléau de l’assimilation dans le peuple juif est dû justement a un manque de respect et de scrupule au niveau de ces halahotes !
[halihot chelomo tome 2 page 42 ]
En effet, la halaha du bichoul goy a pour but d’éviter de se rapprocher des non juif et même si l’on voit pas les conséquence direct de consommer ces plats ; notre nechama n’en est pas moins épargné
[voir ben ich haii parachat houkat dans son introduction ]

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