Peut-on faire Birkat Cohanime le jour d’un jeûne à l’office de Min’ha?
Réponse :
En préambule, il convient de rappeler que les sages ont interdit de réciter la Birkat Cohanime à Min’ha de peur que le Cohen ait bû du vin au cours du repas, et qu’il soit donc inapte à réciter la Birkat Cohanime (Choul’han Âroukh 128,38).
De plus,cette interdiction s’est étendu même le jour d’un jeûne (par crainte de la réciter même un jour ordinaire).Toutefois ils n’ont pas interdit de la réciter a Min’ha d’un jour de jeûne, si ce dernier est effectué proche du coucher du soleil [Taanite 26,b;Ch.A 129,1]. En effet, étant donné que prier Min’ha juste avant le coucher du soleil n’était pas monnaie courante autrefois (excepté le jour des jeûnes),il s’apparentait alors à la prière de la « Néila », qui ne saurait se confondre avec le Min’ha annuel [Voir Maguen Avraham 129,2]
Et bien que de nos jours il est courant de prier Min’ha proche du coucher du soleil, on se fiera uniquement à ce que nos sages ont instauré initialement [Maor Israël T.1 Taanite 26,b; Voir aussi le Chevet Halevy T.8 siman 23,4]
C’est pourquoi on pourra réciter la Birkat Cohanime a Min’ha si l’office démarre ~ 40 minutes avant la Chekia. Mais si on prie avant le Plag et a fortiori si on prie Min’ha Guedola, on ne pourra pas réciter la Birkat Cohanime, étant donné que les sages n’ont pas toléré de la réciter à ce moment là [‘Hazon Ovadia Taanite p. 94/95; Or Létsion T.2 Perek 8,12; Chevet Halevy T.8 siman 23,4; Halikhot Chelomo 10,21;Voir aussi le Sefer Vayaan Amos T.2 Siman 1 qui rapporte que le Minhag de Djerba (a ‘Hara S’guira) était de réciter la Birkat Cohanime les jours de Taanit Tsibour a Min’ha Ketana (mais probablement que Min’ha se faisait proche de la Chekia).
A défaut, ceux qui sont montés au Doukhan alors qu’on était avant le Plag ne redescendront pas [Voir Ch Âroukh 129,2; Mikraé Kodech ( Yamim Noraime fin p.120); Or Létsion Perek 9,13 ; Halaha Beroura 129,5.Mais le Rav Dableski ( Zé Hachoul’han T.2 page 38) est d’avis que cela s’applique qu’à Min’ha de Kippour, mais concernant les autres jeunes il faudra redescendre du Doulhan même a posteriori . Il convient de noter qu’autrefois la coutume en Israël était de ne jamais réciter la Birkat Cohanime a Min’ha d’un jour de jeûne ainsi que cela est rapporté dans le Sefer Hamanhig (Halakhot Taanite fin ot 8). Voir aussi le Nahagou Haame (Tsomot Vetaanite ot 2) que la coutume au Maroc était de ne pas réciter la Birkat Cohanime même si Min’ha était réaliser proche de la Chekia . Et ainsi écrit aussi le Yafé Lalev 127,5 que la coutume à Izmir était de ne pas récitait la Birkat Cohanime a Min’ha du jeûne ( Voir toutefois le Chochanime Ledavid O.H Siman 4 de Rav David Tsaba’h qui rapporte que l’on récite la Birkat Cohanime à Minha) Et ce qu’écris le Divré Chalom Veemet T.1 p.100 qu’en Afrique du Nord personne ne récitait la Birkat Cohanim a Min’ha le jour de Taanite c’est très étonnant car dans les notes il rapporte lui même le chochanime ledavid , et le Mihag n’était pas partout ainsi (comme rapporté plus haut qu’à Djerba bcp faisaient à Min’ha et sûrement ailleurs aussi) ]
Selon certains on pourra aussi réciter la Birkat Cohanime les jours de Taanit Ya’hid (comme le 7 Adar ou certains jeûnent et augmentent les Ta’hanounimes) [Guinat Véradime 1,34;’Hazon Ovadia p.99].Mais d’autres pensent pas que cela s’applique uniquement pour un Taanite Tsibour [Voir Chaar Hatsiyoun 129,5/Halkaha Beroura 129,8]
Il est a noté qu’il un Cohen qui ne jeûne pas ne pourra pas faire la Birkat Cohanime, et cela même s’il est dispensé du jeûne [Caf Ha’hayime 129,5;Halaha Beroura 129,7]. Aussi, il ne pourra pas monter au Sefer Torah même s’il a déjà était appelé [‘Hayim Chaal T.1 siman 13; Mamar Mordekhaï 566,5; Yachiv Moché (Sitruk) T.1 siman 150; ‘Hazon Ovadia p.108/109; Voir Caf Ha’hayime ot 46 que s’il s’agit du Rav qui monte généralement, il lui sera préférable qu’il reste chez lui ]
Enfin, dans le cas où il n’y a pas de Cohen et que l’on ne prie pas Min’ha proche de la Chekia :
-Selon certains on ne récitera pas le passage « Elokenou » [Rabbenou Perets / Rabbenou Yerou’hame]. Et ainsi est la coutume Séfarade [Beth Yossef 129,2;Caf Hahayim Falagi 19,15;’Hazon Ovadia p.97]
-Selon d’autre on le récite [Hagahote Maymoniyote au nom du Raaviya]. Et ainsi est la coutume Ashkénaze [Rama 129,2]