4.Hanouka (horaire Max)

Question :
Jusqu’à quelle heure peut on allumer les nerotes de Hanouka ?

Réponse : ( voir CONCLUSION )

[Précision importante :
A l’époque de la guemara l’allumage de la ‘Hanoukiya s’effectuer a l’extérieur de la maison . En effet, c’est ainsi que les sages ont convenu d’effectuer la Mitsva et ce afin de diffuser et propager le miracle .
Toutefois au fur et et à mesure des générations il devint dangereux pour les juifs d’allumer la ‘Hanoukiya à l’extérieur de chez soi . Les sages ont alors autoriser de l’allumer à l’intérieur de la maison .
De nos jours bien qu’il n’y ait plus véritablement de danger , la coutume est de tolérer d’allumer a l’intérieur de la maison [Voir piské tchouvot 671,3 page 465 note 11 qui justifie cela de différente manière]

La Guamara chabbat 21,b rapporte qu’on allume la ‘Hanoukiya :
« משתקע החמה עד שתכלה רגל מן השוק »
Ce qui signifie qu’on peut allumer la ‘Hanoukiya a partir de la nuit ( ou au coucher du soleil ) jusqu’à ce que les gens rentraient chez eux du marché.

Et la guemara donne 2 explications possible a la définition de « עד שתכלה רגל מן השוק »:
-L’allumage ne peut s’effectuer que dans cette demi-heure .
(En effet ,étant donnée que le but de l’allumage est de propager le miracle ,
si la rue n’est plus peuplé comme c’était le cas a l’époque on perd la Mitsva )

-Les bougies doivent restées allumer ce « laps de temps » (qui correspond a 30 min)

Il existe alors une discussion dans les Richonimes a quel avis s’en tenir :

A) Le Raaviya rapporte au nom de Rabbénou Tam qu’on peut se baser sur un des 2 avis . En effet, selon Rabbénou Tam il s’agit de 2 réponses différentes , et étant donné qu’il s’agit d’un doute sur une Mitsva d’ordre rabbinique on appliquera le principe de Safek Derabanane Lakoula
(Voir aussi le hagahot maymoniyote qui rapporte ce Rabbenou Tam )

B) Selon Tossefote , le Roch ainsi que plusieurs autres richonimes, il faudra impérativement suivre le 1er avis à priori (a savoir que l’on s’efforcera d’allumer dans la 1ère demi heure).
A posteriori celui qui n’aurait pas allumer dans la 1ère demi heure , allumera tout de même hanoukiya ,mais sans beraha .
En effet ,selon la 1ère explication de la guemara on a perdu la Mitsva
(et il y’a donc un risque de réciter une beraha levatala)

C) Le Rambam quand a lui pense que les 2 explications rapportés dans la guemara ne se contredisent pas ,et on doit donc retenir les 2 façons de faire a savoir :
-Allumer a priori dans la demi-Heure qui suit la nuit
-Le temps d’allumage doit être au minimum 30 min

Cependant si la 1ère demi heure s’est écoulée,on ne pourra plus allumer du tout.

Le Beth Yossef explique en réalité que même selon le Rambam, on pourrait allumer après la demi-heure comme le Roch et tossefote mais bien sur sans beraha et il en semblerait alors du Beth Yossef que tel est l’avis a retenir .

Toutefois, le Choul’han Âroukh (672,2) écrit différemment.
En effet ,après avoir rapporté qu’il convient d’allumer dès qu’il fait nuit, et que si cela n’a pas était fait on allumera dans dans la demi-heure qui suit la nuit , il mentionne qu’à posteriori :
« on pourra allumer tant qu’il fait nuit »
Il en découle des termes du ch arouh qu’on peut toujours allumer avec beraha ! (ce qui semble contredire ce qu’il a écris dans son ouvrage le Beth Yossef)

Pour résoudre cette contradiction apparente 3 solutions sont proposées :

A) Du Maguen Avraham il en ressort que le Choul’han Âroukh est revenu sur sa décision et s’est appuyer sur les richonimes qui permettent d’allumer et de réciter la beraha après la demi heure (a postériori)

B) Le ‘Hemed Moché ainsi que le Érekh Hachoul’han répondent qu’en réalité que tout ce que le Beth Yossef a mentionner qu’après la demi-heure on ne peut plus allumer avec Berakha concerne uniquement l’allumage de l’époque qui s’effectuait a l’extérieur (a savoir qu’après la demi-heure il n’y a plus de diffusion du miracle )
Cependant, de nos jours ou l’habitude est d’allumer a la maison il n’y a plus lieu de craindre de rater la Mitsva de « פרסום » (diffusion du miracle) puisque celui ci est uniquement pour les membre de la famille .[Selon cela, dans le cas où les membres de la famille se sont déjà endormis ,il ne sera pas du tout évident que l’on puisse allumer avec beraha. (Cela fait en réalité l’objet d’une discussion parmi les décisionnaires)]

C) Le Or letsion (Tome 4 perek 43,6 page 262) répond qu’en réalité le Choul’han Âroukh a tranché comme le Rambam (a savoir qu’après la demi-heure on ne peut plus allumer avec bénédiction).
Malgré tout le Choul’han Âroukh autoriserait à posteriori d’allumer(avec Berakha) afin d’accomplir la Mitsva .
Personnellement, il me semble assez difficile d’admettre cela et je pense plutôt que si le Choul’han Âroukh s’en tient au Rambam ainsi qu’il en ressort du Beth Yossef, il faudrait dire que ce que le Choul’han Âroukh préconise d’allumer a postériori après la demi heure , qu’il s’agit en réalité d’un allumage sans beraha.
Après avoir écrit cela j’ai retrouvé B.H cet argument rapporté le « Ye’havé daat » helek 3 siman 51 au nom du « Mich’ha Dérabbouta » Tome 1 Siman 672 ( de Rabbi Missoud Elfassi).

On pourrait rétorquer en réalité que même le Rambam n’a parlé que de son époque (et de l’endroit où il résidait),où on allumait sûrement la ‘Hanoukiya a l’extérieur de la maison (et qu’une demi-heure après la nuit les gens ne passaient plus ).
Mais de nos jours où on allume a l’intérieur de la maison, et même pour ceux qui allument a l’extérieur de la maison ;
la diffusion du miracle est effectif quoi qu’il en soit .
En effet,si on allume a l’intérieur de la maison, tant que les membres de la famille ne dorment pas il y’a le « pirsoume » qui se fait . Et si on allume a l’extérieur de la maison, de nos jours où B.H nous avons des lampadaires qui nous éclaire la nuit , et qui permet donc aux gens de continuer a sortir ou a rentrer chez eux une demi-heure après la nuit jusqu’à une heure assez tardive , le rambam serait alors probablement d’accord qu’on puisse toujours allumer avec braha après la demi-heure (Cet explication me semble être la plus satisfaisante pour expliquer la contradiction entre ce qui ressort du Beth Yossef et ce qui est écris dans le Choul’han Âroukh ) et après avoir écris cela j’ai vu que le Rav Mazouz aussi va dans ce sens [Voir bayit neeman n*92 ainsi que le Mekor Neeman Tome 3 Siman 752]

Le Rama quand a lui suit l’avis de la majorité des richonimes (Tossefote ; Roch ; Rachba…) qui dit que de nos jours ou l’on allume a la maison on a plus a se soucier d’effectuer a tout prix d’allumer dans la demi-heure et qu’il s’agirait seulement d’une bonne mesure de rigueur (selon le principe : »זריזים מקדימים למצוות »)

En tout les cas bien qu’à priori il convient dans la mesure du possible d’allumer dès la sortie des étoiles ; si cela n’a pas était fait il sera autoriser d’allumer la hanoukiya avec beraha même après la demi-heure qui suit la sortie des étoiles ( même pour les sefaradimes ) ; car ainsi est l’avis de majorité des richonimes .
Et selon plusieurs aharonimes ( cités plus haut )tel est l’avis aussi du ch arouh ,et même si on expliquait comme la 3ème option que selon le Rambam ( et ch arouh ) que même de nos jours on ne pourra pas réciter la beraha ; on appliquera pas le principe de Safek berahot lehakel étant donné que tel est la coutume et on ne dit pas « sabal  » quand un minhag est en place surtout que celui ci est basé sur l’ensemble des décisionnaires
[Voir Yebia Omer Tome 11 siman 73,12 et 74,3 ainsi que le ‘Hazon ovadia page 73]

CONCLUSION :

On allumera a priori les nerotes de ‘Hanouka dès la sortie des étoiles ;
ou tout au moins dans la demi-heure qui suit la sortie des étoiles .
Si cela n’a pas été fait ,on pourra malgré tout allumer les nerotes de ‘Hanouka tant qu’il fait nuit avec bénédiction.

Cependant si les enfants dorment déjà ,
il existe une discussion dans les décisionnaires, si l’on peut toujours réciter la bénédiction :

A)Selon le ‘Hemed Moché (672,3) on pourra toujours réciter la beraha et c’est ainsi que tranche Rav Ovadia Yossef [‘Hazon Ovadia page 64]

B)Selon le Maguen Avraham (672,6) au nom du Hagahote Maymoniyote,
on allumera sans bénédiction.
C’est ainsi que semble être l’avis de la majorité des décisionnaires [Michna Beroura 672,11 (au nom de la plupart des A’haronimes mais concluent tout de même dans son Chaar Hatsiyoun qu’on ne pourra pas contester celui qui désire réciter la beraha même lorsqu’il est seul a l’instar du hemed Moché ); Ben ich haii vayechev ot 7 (qui rapporte qu’il faut au moins 2 personnes voir la dessus la note de rabbi Meir Mazouz qui explique qu’en réalité il suffit de réveiller une personne ce qui fera au total 2 personnes en comptant celui qui allume);Âroukh Hachoul’han 672,7( qui rapporte aussi qu’il faut réveiller au moins 1 personne); Chout Téfila Lémoché (Tome 2 siman 49); Torate Hamoadime siman 4,4 (de Rav David Yossef qui rapporte également que celui qui désire réciter la beraha seul a sur qui s’appuyer )Voir aussi le Caf Ha’hayime 672,26]