Roch Hachana (choffar)
Question :
Quelle est l’origine des 100 sonneries que l’on sonne le jour de Roch Hachana ?
Réponse :
La Michna dans Roch Hachana (33,b) nous enseigne que l’on doit sonner 9 sons le jour de Roch Hachana . En effet, il est marqué dans la Torah à 3 reprises le terme « Térouâ», et l’on apprend des verset qu’il faut faire précéder et faire suivre la teroua (=son saccadé) d’une tekia (=son continu),
ce qui fait au total que la Torah nous a ordonné de sonner 9 sons le jour de Roch Hachana :(Tékiâ ;Térouâ;Tékiâ)* 3
Cependant selon le Rambam ,un doute s’est produit au fur et à mesure des générations afin de définir ce qui correspond véritablement a la Térouâ .
S’agirait-il il de succession de petits son bref qui rappelle des sanglots (appelé communément Térouâ de nos jours)?
Ou plutôt d’un son un peu plus lent s’apparentant a un gémissement (appelé : » Chévarime » ) ? Ou peut être qu’il s’agirait d’une combinaison des 2 sons a la fois ?
Afin de s’acquitter parfaitement de la Mitsva, on sonne toutes les combinaisons possible ce qui donne 30 sons .
Il est a noté que selon Rav Haï Gaon toutes les sortes de « Térouâ » sont valables .
Selon cela, les sages instauré de faire toute les combinaisons afin de prendre en considération les coutumes qui étaient déjà en place à ce sujet.
Aussi, la Guemara nous enseigne qu’il faut sonner de nouveau pendant Moussaf.
On retrouve alors 4 différents avis dans les richonimes sur la façon de procéder :
1er Avis :
On sonne תשר״ת a la fin de la bénédiction des « Malkhouyotes» puis תש״ת à la fin des « Zikhronote » et enfin תר״ת a la fin des «Choffarotes », ce qui donne 10 sons [Choul’han Âroukh 592,1 au nom du Rif et du Rambam]
2eme Avis :
On sonne תשר״ת a 3 reprises, ce qui donne 12 sons [Rama 592,1 au nom de Rabbenou Tam].
3ème Avis :
On sonne 3 fois תשר״ת après les
« Malkhouyotes »puis 3 fois תש״ת après les « Zikhronote », et enfin 3 fois תר״ת après les « Choffarotes » ce qui donne 30 sons [Minhag rapporté dans le Beth Yossef/Choul’han Âroulh 592,1]
4ème Avis:
On sonne une série de différents sons
תשר״ת תש״ת תר״ת a la fin de chacune des bénédictions précitées (ce qui fait de nouveau 30 sons ) et ainsi c’est répandu la coutume [Radbaz/Chla …Voir aussi le ‘Hazon Ovadia (Yamime Noraime page 142) qui appuie cette coutume ,car elle apparaît être la plus conforme au niveau de la halaha/kabala ]
Il reste a noté que selon la kabala il convient de sonner 100 sons le jour de Roch Hachana .
C’est pourquoi la coutume s’est répandue de rajouter 40 sons supplémentaires a la fin de la Tefila :
30 dans dans la amida a voix basse ainsi qu’il convient de faire selon le Arizal ( Caf Ha’hayime 592,5) et 10 au Kadich Titkabal Ainsi est la coutume chez les Séfaradimes ainsi que les ‘Hassidimes.
Mais la coutume la plus répandue dans le milieu Ashkénaze consiste à sonner 40 sons a la fin de la tefila afin de ne pas s’interrompre pendant la amida a voix basse [Michna Beroura 592,1]
En réalité, cette coutume de sonner 100 sons est déjà mentionnée dans le « Âroukh » au nom du Yerouchalmi .
Aussi ,la coutume s’est répandu dans plusieurs communautés de conclure avec une dernière sonnerie à la fin de l’office, ce qui donne 101 sons .
Pour conclure on rappellera qu’il est interdit de parler du début de la beraha du choffar jusqu’au dernier son du choffar [Choul’han Âroukh 592,3 ; Caf Ha’hayime 592,17]