Qu’appelle-t-on de la viande « Kacher »/ »Glat » / »’Halak Beth Yossef » ?
Après son abattage rituel, l’animal doit subir nombre de vérifications au niveau des poumons. En effet, le bétail est souvent affecté au niveau des poumons et s’il présente une perforation a un seul endroit l’animal devient prohibé. Du fait que le poumon est un organe filandreux, des excroissances sont susceptibles de dissimuler des perforations. Certains décisionnaires autorisent alors l’extraction de ces excroissances afin de s’assurer qu’elles ne dissimulent pas une perforation du poumon. C’est ce qu’on appelle communément viande Kacher.
Cela est l’avis du Rama (Y.D 39,13), et tel est l’usage des communautés Ashkénazes. Cependant, étant donné que le Rama lui-même écris que celui qui procède de la sorte fait preuve de trop d’indulgence, certaines communautés Ashkénazes ont pris l’habitude de retirer uniquement quelques excroissances et seulement celles qui sont fines. C’est ce qui est généralement définit comme étant « Glat«
Toutefois, le Choulhan Arou’h (39,10) considère que la viande ne peut être estampillé Kacher dans le cas où l’on a retiré quelques excroissances, et cela même si elles sont fines (si ce n’est qu’elles sont tellement fines qu’elles tombent d’elle-même par un simple mouvement).
En effet, les poumons doivent être véritablement lisse.
C’est ce qu’on appelle « ’Halak Beth Yossef », et c’est cet avis qu’il convient de suivre pour les Séfaradimes [Ziv’hé Tsedek 39,190 qu’ainsi était la coutume à Bagdad; Caf Ha’hayime 39,221 qu’ainsi était la coutume à Yerouchalayime;Berit Kehouna Samekh ot 13/Choel Venichal 6 Y.D 104 qu’ainsi était la coutume à Gerba et dans les communautés du sud en Tunisie (Gabes…); Chout Beth Yehouda (Ayache) Diné Ouminhagué Algé ot 7 qui rapporte qu’ainsi était la coutume à Alger et dans ses environs; Et ainsi était la coutume au Maroc ainsi que cela est rapporté dans le Torot Émet 39,24; Chemech Oumaguene 3 O.H siman 59,4 qui écris ainsi: « La coutume des juifs originaires du Maroc et de l’ensemble des Séfarades est de se conformer à l’avis de Maran« , et qui se répète dans Tvouot Chemech O.H fin Siman 53; Yé’havé Daâte (‘Hazan) dans son introduction sur les vérification du poumons fin du Tome 3;Emek Yehouchoua 3,14 ;Maguen Avote 2 Siman 39,10 ;Ateret Avote 3 page 243) ; Minhag Avoténou Chaar 4 Cheela 76….
En effet, l’indulgence pratiquée au Maroc (contre l’avis du Beth Yossef 39,22)s’appliquait seulement aux excroissances collées à la paroi du poumon où il est probable qu’elles se sont formées suite à un coup au niveau du thorax, et par précaution, on gonflait le poumon afin de s’assurer que l’excroissance ne dissimule pas de trou (à l’instar de l’opinion du Raza et de Rabbenou Tam qui ont compris ainsi la Guemara ‘Houline 38, a)
Ce qui n’inclut pas du tout le fait de retirer/d’écraser toute excroissance d’un lobe pulmonaire à un autre lobe, (opinion du Rama cité plus haut).
Voir toutefois le Yebia Omer Y.D 5,3 qui tolère de consommer une viande ou il existe un doute si l’on a retiré les excroissances (comme c’est le cas des Hékhchérimes où l’on ne distingue pas le Glat du ‘Halak Beth Yossef) en se basant sur un Sfek/Sfeka ]
Il est a noté que le Rama (39,13) s’aligne au Beth Yossef concernant tous les bovins jeunes comme le veau/agneau …
(raison pour laquelle on retrouve sur le marché plus facilement du veau/agneau ‘Halak Beth Yossef ,et cela malgré le fait que de nos jours ces petits bovins soient plus touchés par les excroissances).