Home / Beth Hakénesseth / Peut on manger et boire au Beth hakenesset ?

Peut on manger et boire au Beth hakenesset ?

Question :
Peut on manger et boire au Beth hakenesset ?

Réponse : ( Voir CONCLUSION )

Il est rapporté dans la guemara meguila (28,b) qu’il est interdit de manger ou de boire au Beth hakenesset ( puisque ce dernier est comparé à un petit beth hamikdach, et ce serait un déshonneur de manger à l’intérieur de cet endroit saint ).

Cependant la guemara rapporte plus haut que les synagogues de Babel étaient fait « al Tnaii » (avec une condition auparavant qui allègent relativement la kedoucha du beth hakenesset).
Les questions qui sont grandement traité dans les richonimes sont les suivantes :

A)Que nous autorisent a faire ce fameux tnaii ? ( peut on manger ,boire de l’alcool ? ainsi que dire des paroles futiles ?….)

B)Est ce que ce Tnaii marcherait partout dans toutes les synagogues (même en Israël )comme on le faisait a Babel où il s’agirait d’une indulgence liée au contexte de l’époque ?

C)Comment opérer un tel tnaii faut il le dire explicitement avant la construction du Beth hakenesset ou cela est il implicite ?

D)Y a t’il une tolérance s’il s’agit d’un repas de Mitsva ?
Et si oui concerne-elle toute sorte de seoudotes même celle ou l’alcool coule a flot ?

E)Y’a t’il une différence pour les talmide hahamimes qui étudient toute la journée au Beth hamidrach ?

On va essayer de répondre au fur et a mesure des questions :

A) Tolérance du Tnaii :

Il existe 3 grandes opinions dans les richonimes rapporté par le Beth Yossef ,qui délimite les indulgences que nous permet le Tnaii :

1) Selon Rachi et le Or Zaroua:
Le tnaii nous permet de faire certaines choses profanes au Beth hakenesset comme boire ou manger et cela même pour un simple fidèle et même si cela ne rentre pas dans le cadre d’un repas de Mitsva .
Toutefois,même selon cette avis il reste strictement interdit de faire des choses considéré plus vaines que manger et boire comme le fait d’y plaisanter, ou de faire de la comptabilité ou autre travail …

2)Selon Ramban ; Rachba; Ran :
Ce tnaii nous permet de manger au Beth hakenesset uniquement en cas de force majeur ( par ex des pauvres qui n’ont pas où manger …)
Le Ran se montre toutefois plus tolérant concernant Beth Hamidrach en autorisant a l’érudit d’y prendre son repas sans que cela soit une grande nécessité .
En effet ,bien que la kedoucha du Beth hamidrach soit supérieur à celle du beth hakenesset, les sages ont allégeaient les restrictions concernant le beth hamidrach pour l’érudit , car cela est considéré est comme sa maison .

3)Selon Tossefote ,Roch,Mordehai de Rabenou Perets, Tour ,Rabénou Yerou’hame ; Tour, Rambam (selon le Arouh hachoul’han 151,14) :
Ce fameux tnaii nous permet uniquement de faire certaines choses profanes (comme manger et boire ) mais cela uniquement « Be’hourbanane» et non «Beyichouvane » ( ce qui signifie que l’on peut être indulgent seulement une fois la synagogue détruite). En effet , il reste une certaine sainteté dans l’endroit ou un Beth hakenesset a été construit.
Selon cet avis ( qui semble être l’avis de la plupart des Richonimes) ,on autorisera en aucun cas de manger ou boire lorsque celle ci est toujours fonctionnel . Et c’est ainsi que tranche le ch arouh (151,11).

B) Tnaii en Israël :
Aussi il y’a lieu de préciser que ce tnaii ne marcherait pas en Israël a savoir que même si le beth hakenesset est (malheureusement) détruit, on ne pourra pas faire des choses profanes [Tossefote,
Voir toutefois le Beour halaha qui rapportent beaucoup de décisionnaires tolérant pour le tnaii même en Israel ]

Il est vrai qu’il existe certaine opinions plus tolérante comme c’est le cas du michna beroura ( dans son Beour halaha « aval beyichouvo »qui tranche comme l’avis 2).

Mais pour les séfaradimes il y’a lieu à priori de se montrer rigoureux en suivant l’avis du ch arouh qui est l’avis 3) .
[Voir le yalkout Yossef page 261 qui se montre indulgent seulement en cas de très grande force majeur.
Cependant le caf hahyim 151,12 conclue comme l’opinion 2)

C) Tnaii explicite :
Concernant ce fameux tnaii , il est important a savoir que selon beaucoup de décisionnaires celui ci ne marcherait uniquement dans le cas où il a été dit explicitement avant la construction du Beth hakenesset .
Bien que certains aharonimes soient plus indulgent et considèrent que ce Tnaii est implicite , la conclusion du Michna beroura est qu’il convient d’adopter l’avis rigoureux [Chaar Hatsiyoun 151,19]
Selon cela on ne pourra pas adopter d’attitude permissive ( même en cas de force majeur) étant donné que le tnaii est rarement fait de façon explicite .
Toutefois, le piské tchouvot rapporte que la coutume de beaucoup est de suivre l’avis plus indulgent( a savoir de considérer le tnaii effectif même si l’on a pas dit explicitement)

D)Repas de Mitsva :
Il est rapporté dans la guemara de pessahim page 101 ,qu’on peut faire le kidouch chabbat a la synagogue
pour acquitter les invités qui mangent sur place .
Sur cette guemara beaucoup de richonimes font remarquer que cela contredit la guemara dans meguila cité plus haut qui interdit de manger au Beth hakenesset .
De nouveau plusieurs réponses sont données :
– Selon une grande partie des richonimes le kidouch ne se faisait pas au Beth hakenesset même , mais dans une salle annexe et donc d’après cela il n’est pas évident qu’il soit possible d’y manger même pour une Mitsva ( tel est l’avis de Rav Nissim gaon dans son 1er pirouch rapporté ds chout hagueonime et tel est l’avis de Tossefote rapporté sur place ds pessahim page 101 et meguila page 28 ; et du Rachbach siman 274)
-Certains répondent comme cité plus haut qu’on parle des synagogues de Babel en utilisant le fameux tnaii (ainsi qu’il a été expliquer plus haut ) et tel est l’avis du Ramban et du Rachba .
-D’autres pensent que lorsqu’il s’agit d’un repas de Mitsva cela est autorisé et il ramène comme preuve la guemara yerouchalymi de pessahim où il est mentionnée que les sages se sont montrés indulgent pour un repas de Mitsva ( la bas on faisait mention du repas que prenait les témoins pour une année embolismique )
Tel est l’avis de Rav Nissim gaon (selon sa 2ème explication) ;Rabenou Manoa’h,Orhot Hayim ; Meiri ; Samak et Samag ( qui précise quand même que c’est uniquement en cas de force majeur)
Et tel est l’avis tranché par le ch arouh 151,4 que lorsqu’il s’agit d’un repas de Mitsva cela est toléré .

Cepandant il existe une Mahloket dans les aharonimes si toute seoudat Mitsva est tolérer ou seulement les petites seoudotes comme c’était le cas de la Guamara yerouchalymi .
Selon le Maguen Avraham :
L’autorisation concerne uniquement une petite collation ( un peu de mezonot comme c’est le cas lorsque l’on fait un petit siyoum d’un traité ; mais pas une grande seouda ou il y’a un risque de servir de l’alcool et a fortiori lorsqu’il est servi ; et il va sans dire lorsque ça coule a flot .
Tel est l’avis partagé par bcp d’aharonimes [Eliya rabba,Péri megadime
mahatsit hachekel, chout choel oumechiv,
chout har tsvi Siman 73 ,ben ich haï paracha vayikra ot 4, Arou’h hachoulhan 151,6; Kobets tchouvotes helek 1 siman 16
qui rapporte au nom de Rav eliyachiv que selon le ch arouh ,il serait interdit de faire une grande seouda ( comme une Bar Mitsva …) au beth hakenesset .

Mais selon d’autres posquimes :
On pourra être indulgent même lorsqu’il s’agit d’une seouda guedola .
Ainsi il en ressort déjà de l’écrit de plusieurs richonimes comme le rapporte le Maharchame (Daate Torah Siman 151)
Et tel est la coutume rapporté par plusieurs posquimes :
– Michna beroura (151,20 qui écrit que bien qu’il en ressort que meikar hadin il aurait fallu se monter strict comme le Maguen Avraham,malgré tout la coutume est de se montrer indulgent en s’appuyant aussi sur l’avis du ramban cité plus haut )
– Igrot Moché ( helek 1 siman 45 qui se montre même plus indulgent et rapporter que certains hassadim ont le minhag de manger a la syan même s’il n’y a pas de repas de mitsva et justifie cela par le fait qu’il s’appuie forcément sur l’avis 1) de Rachi cité plus haut )
– Or letsion helek 2 perek 10.4
– Yebia omer helek 10 siman 14
– Yehavé daat helek 3 siman 10 et Halihot olam paracha vayikra ot 2.
– Tsits eliezer siman 26.2 a condition de ne pas boire d’alcool !
-Chout zeher yehossaf chetern siman 51 qui avetit tout de même de ne pas boire d’alcool !
-Halihote Chelomo (halahote beth hakenesset)
– Chevet halevy( helek 9 siman 29) qui se montre tolérant uniquement s’il n’on y pas d’autres endroit pour faire ce repas de Mitsva .

En conclusion :
Le minhag générale est de s’appuyer sur ces avis cités d’autoriser une seoudat Mitsva même s’il s’agit d’une grande seouda comme par bar Mitsva…
Cependant concernant l’alcool, plusieurs de ces décisionnaires adoptent une opinion plus strict .
Bien qu’il ressort de certains décisionnaires qu’on pourrait être indulgent même pour l’alcool ,
il va de soit que cela est a condition de boire une quantité restreinte de manière a respecter le lieu saint qu’est le Beth haknesset afin de ne pas avoir un comportement trop léger comme dire des paroles déplacées auquel cas là il n’y aurait aucun avis permissif !
[Voir aussi Otsar Hami’htavime 3 siman 1842 où il rapporte qu’il faut faire extrêmement attention au respect de cette halaha, ainsi que le sefer Ateret Avote (Helek 1 perek 9,13) qui rapporte que la coutume est d’autoriser un repas de mitsva uniquement s’il nya pas d’alcool et qu’il n’y a pas d’autre endroit pour manger et qui conclue au nom du « Netivot Hamaarav » (beth hakenesset ot 3) que cette indulgence ne s’applique pas pour une seouda d’une « hazkara » car cela n’est pas considéré comme une Seoudat mitsva , et qu’ainsi était la coutume d’être makpid de ne pas la faire dans le beth hakenesset, mais dans une salle annexe ).

E) Concernant l’érudit :
Le Beth Yossef ramène la guemara dans meguila qui dit que le Beth hamidrach ( bien que la kedoucha y soit supérieur au Beth hakenesset) est considérer comme la maison de l’érudit et lui permet donc de manger et boire (comme il le fait chez soi).
Cependant, le Rambam rapporte que cette autorisation s’applique seulement en cas de grande nécessité ainsi qu’il en ressort de la suite de la guemara page 28 où il est rapporté que Ravina et Rav Ada bar Matna sont rentrés au Beth hakenesset alors qu’ils pleuvaient seulement par ce qu’ils avaient besoin de se concentrer pour leur limoud et non pas afin de se protéger de la pluie (car cela n’est pas considérer comme cas de force majeur).

Aussi il est a noté que le fait de devoir rentrer chez soi pour pouvoir manger est en soit un cas de force majeur afin ne perdre de son temps dans son étude .
[Maguen Avraham suivi par l’ensemble des aharonimes ].

Cependant le Ran se montre plus indulgent au sujet du Beth Hamidrach pour l’érudit .
En effet,il explique qu’en réalité l’endroit où s’abritait les « Amoraiimes » était un Beth haknesset , et non un Beth hamidrach (où selon lui on aurait pu adopter l’indulgence même à priori)
[Aussi, selon rachi et le or zaroua l leur était tout à fait autorisé d’agir ainsi même au Beth haknesset mais eux se montrer plus strict pour eux même]

En pratique le Ch.arouh 151,1 tranche comme le Rambam qu’un érudit peut manger seulement en cas de force majeur (c’est a dire dans le cas où il n’y a pas d’autre droit pour faire manger ceux qui étudient ou bien même si on pourrait les faire rentrer chez eux pour manger ; le Maguen Avraham suivi par d’autres aharonimes considèrent que cela appelé également un cas de force majeur puisque cela occasionnerai un bitoul Torah pour les étudiants de rentrer chez eux )et tel est l’opinion a suivre pour les sefardimes [Caf Ha’hayime 151,13;
yebia omer helek 7 siman 21 (a l’encontre du ben ich haii ) ;Halihot olam helek 1 ot 4]

Quand aux achkenazimes,le Rama tranche comme le Ran a savoir qu’un érudit peut manger à priori au beth hamidrach sans qu’il y’ait une raison particulière [Michna beroura saif katan 9 (au nom du bah et du levouch) ]

CONCLUSION GÉNÉRALE :

1)Activités profanes au Beth hakenesset/Beth hamidrach :

Interdit selon tous les avis ( séfarade et achkenaze )

2)Manger au Beth hakenesset :

-Séfaradimes :
Interdit excepté le cas où il s’agit d’un repas de Mitsva (seouda chelichit ; berit mila; siyoum …)et que l’on a pas de salle réservée à cela .
Et en ce qui concerne l’alcool il sera bon d’éviter de la mettre à table . Ceux qui désirent se montrer indulgent feront en sorte de boire avec modération afin d’éviter d’avoir un comportement léger et de manquer de kavod à ce lieu saint .
De plus on évitera au maximum de dire des paroles futiles au cours de la seouda [voir halaha beroura helek 7 siman 151.24 page 347]

-Achkenazimes:
Autoriser de prendre un repas même s’il
ne s’agit pas d’un repas de Mitsva en cas de grande nécessité en s’appuyant sur le fameux Tnaii (Certains ont la coutume de se montrer indulgent en autorisant même si le tnaii n’a pas était fait de façon explicite.Voir aussi le Igrot Moché qui justifie la koula en associant l’opinion de Rachi )

3)Boire au Beth hakenesset :
Le minhag générale est de se montrer indulgent ( Birké Yossef rapporté par le Beour halaha siman 151.1 et d’autres aharonimes ) .
2 raisons a cela :
-le Michna beroura rapporte le fameux tnaii expliquer plus haut
-le « Netivé ‘Am » explique que l’interdit de boire concerne uniquement l’alcool

4)Manger et boire au Beth hamidrach :
(on peut considéré un endroit comme un Beth hamidarch a partir du moment où on étudie au moins 1h . Voir baher Hetev siman153.2 au nom du dvar Chmouel )

Séfaradimes:
Autoriser pour les érudits ( ceux qui étudient de manière quotidienne au Beth Hamidrach sont considérés comme érudit par rapport a cette halaha ) mais cela uniquement en cas de force majeur
[Ex :s’il n’y a pas d’autres endroit ou manger et le temps de rentrer manger chez soi et de revenir engendrait un « bitoul Torah  » ce qui est considéré en soit comme « chaat hadhak  » voir Maguen Avraham rapporté par le halaha beroura)

Achkénazimes:
Autoriser pour les érudits sans restrictions
Il faudra toutefois faire en sorte de bien débarrasser et laisser propre le Beth hamidrach !

Top