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Cacheroute.4 (Halav akoum )

4.Cacheroute (Halav akoum )

Question :
A)Le lait non chamour est il autorisé?
B)Idem pour les produits à base de poudre de lait non surveillé ?

Réponse : ( voir CONCLUSION)

A) Il faut tout d’abord définir quelle est l’interdit du lait non chamour ?
S’agit il d’une crainte de mélanger du lait issu d’un animal non cacher auquel cas il y aurait une tolérance si l’on nous garantis qu’il n’y a pas de mélange de lait interdit;
ou bien s’agit il d’une takana (décret des sages) auquel cas même si la raison n’est plus valable de nos jours , l’interdit reste toujours de vigueur (comme toute takana que les sages ont institué beminyan )

De nombreux aharonimes qui figure parmi les plus grandes autorités sont d’avis qu’il s’agit simplement d’une crainte des sages d’un mélange non kacher dans le lait et donc selon cela il yait aura lieu d’autoriser du lait non surveiller [Chout Harivach (siman 394);Radbaz (Helek 4 siman 1147;Caftor Vafera’h (fin siman 85); ;Tachbets (Helek 3 siman 143 et helek 4 siman 32 ) ;Rachbach (siman 554);Péri Hadach (siman 115.6); Péri Toar (siman115.1); Mahari Ayache …] .

Cependant, on retrouve déjà dans les écrits du Rachba où il en ressort qu’il s’agit d’une takana des sages, et selon cela il serait strictement interdit de consommer du lait non chamour même s’il y’a pas de risque qu’il soit mélanger avec du lait non kacher .
[תורת הבית הארוך :בית ג׳ שער ו׳ דף צ ע״ב]
Tel est l’avis retenu par plusieurs aharonimes [Dvar Chemouel siman 273,Hikeké lev helek 10,30;Beth Meir ;’Ho’hmat Adam ;Meiil Chmouel siman 12; Petah hadevir (O.H 196,2) et Sdé-Hemed ( assifat dinime maarehet halav nohri ot 1) au nom du plusieurs aharonimes ;Yaskil Avdi 5,9; voir aussi caf hahayim 115,15 ].
Aussi,l’avis de Rav Ovadia Yossef est d’interdire le lait non chamour,dans le cas ou on peut se procurer facilement du lait chamour [Voir Yehavé daat helek 4,42 page 225/226( ani tereme) ]

Et tel est la coutume des sefardimes en ISRAEL et en alentours ,ainsi qu’en Turquie d’interdire de consommer du lait non surveillé ainsi que le témoigne le Hida [Chiyouré beraha 115,1].
Le Ziv’hé Tsedek (115,12) rapporte que tel est la coutume aussi à Bagdad.
Tel est la coutume également à Gerba .[Berit Kehouna Y.D maarehet 8,3 page 442 qui rapporte qu’il était fréquent que les arabes mélangeaient le lait de vache avec le lait de chamelle ]
Il en ressort tout de même du hida et du Berit kehouna que les communautés où il est clair qu’ils avaient l’habitude de se montrer indulgent peuvent continuer a agir ainsi .

Concernant le minhag en Afrique du Nord :
Il est rapporté que la coutume en Afrique du Nord ( excepté Gerba) était d’être indulgent à ce sujet ainsi qu’il est rapporté le sefer Beth Yehouda [Kountrass minhag siman 8,9]que tel était la coutume d’être mekel à Alger .
Aussi le Or hahayime hakadoch rapporte que la coutume au Maroc était de ne pas craindre le mélange de lait non chamour [Peri Toar siman 115,2] et ainsi écris le nichmat Hayime Messas (ot 8) .
Toutefois,le sefer « Nahagou haame » 2,80 ( de rav david Ovadia) ainsi que le Chout cheerite hatsone (2,191) de rav Benaiime rapportent qu’initialement la coutume était d’être rigoureux à ce sujet , et c’est seulement par la suite que l’on a adopter la koula.
(Cela me paraît un peu contradictoire avec ce qu’écris le péri toar ,à moins de dire que cela dépendait des périodes
et endroits où le risque de mélange de lait non kacher était plus important qu’ailleurs …)
Voir aussi le Emek Yehouchoua (Helek 6 siman 29,5) que les rabbanime et gens pieux au Maroc se montraient plus rigoureux.
Pour Tunis ,voir également le «Alé Hadas » qui écrit que l’on ne peut parler concrètement de minhag « vatik »(=ancien) a ce sujet, car à l’origine le lait était trait directement de la vache par les arabes et cela en présence du juif (c’est ainsi que les arabes vendaient et distribuer le lait aux juifs en et on ne peut pas trouver plus « chamour » que la façon dont ils procédaient ) , et ainsi était le minhag en Égypte comme cela est rapporté dans le sefer « Nehar mitsrayime » page 72,b.
C’est seulement bien plus tard une fois que les produits français ont commencer a arriver de France que les autorités rabbinique ont tolérer le lait non chamour en s’appuyant sur l’avis du Péri hadach et du Mahari Ayache… [Voir « Yachiv Moché » helek 1 siman 209 de Rav Moché Sitruk grand rabbin de Tunisie]

Concernant le minhag Achkénaze :
La plupart des communautés achkenazes ont pris sur eux de se plier entièrement à l’avis rigoureux. [Voir Mahari Brona (78) ;Hatame Soffer Y.D (107) ;Darké tchouva (115.6);Arouh hachoulhan 115,5; Minhat Yishak (tome 10 ch 31,15);Chevet halevy ( tome 6 ch 110); Michné halahote (tome 9 ch 103 et 155); Divré Yisrael ( chout Wolfs helek 3 siman 145,6) …].
Il est a noté que le Hazon ich (Y.D siman 41,4) est en désaccord avec le hatam soffer et se range du côté du Péri Hadach.
Toutefois certains rapportent au nom de Rav Israel Wolfs qui a entendu du Hazon ich que son allègement concernerait seulement les enfants [ Chout Kinyan Torah 1,38; Techouvot Vehanhagote Ch 447 …]

Cependant le Igrot Moché (Y.D helek 1 siman 49) autorise en s’appuyant sur la législation qui interdit catégoriquement de mélanger différent sorte de lait sous peine d’une lourde amende ce qui confère au lait un statut de « Lait surveillé ».
Il recommande tout de même de se montrer rigoureux dans le cas ou on a la possibilité de se procurer facilement du lait chamour .
Selon le rav Wolf (d’Amsterdam) cette autorisation est valable aussi pour la France ,mais selon le rav Teboul ( de Lyon )ce heter s’applique uniquement aux États Unis.

B)Concernant les produits a base de poudre de lait :

a)Plusieurs décisionnaires se montrent plus tolérant et autorisent de les consommer
[Chout Zékan Aharone 2,45; Har tsvi 103; Dvar Yehouchoua Ch 17; Tsits Eliezer 16,25; Otsar hamihtavime (helek 3 )de Rav Yossef Messas ;Yalkout Yossef Issour Veheter Tome 2 siman 81,14 page 96 (qui autorisation selon le strict din même pour les adultes mais recommande de se montrer rigoureux si ce n’est pour les enfants non bar mitsva) ]

b)D’autres ne font pas distinction et l’interdisent au même titre que le lait non surveillé [Chéarime Hamétsouyarime Bahala’ha tome 1 Ch 38,12; Minhat Yishak 9,81 ;Ben Israël laamime Ch 9,38;Tel Talpiyote 67 au nom de rav Elyachive;
Voir aussi le sefer Lev Avraham siman 74]

c)Enfin, certains décisionnaires autorisent uniquement pour les enfants non bar mitsva [Vayitsbor Yossef 4,10 au nom de rav ben Tsion Abba Chaoul et de rav Chalom Messas]

CONCLUSION :

Il semble qu’il soit fortement recommandé d’adopter l’avis rigoureux en ce qui concerne le lait non chamour de nos jours où on a la possibilité de se procurer très facilement du lait chamour .
Et c’est ainsi qu’à répondu Rav Meir Mazouz a une personne qui désirait boire du lait non chamour en France, à savoir qu’on pourrait s’appuyer sur l’avis indulgent uniquement en cas de force majeur [Mekor neeman 2 siman 598].

En ce qui concerne les produits a base de poudre de lait non surveillé (=אבקת חלב נכרי) plusieurs décisionnaires se montrent plus indulgents et ceux qui désirent suivent cet opinion ont sur qui s’appuyer (surtout pour les enfants non bar Mitsva ) car il y’a plusieurs paramètres à associer.
En effet , il y a ג׳ ספיקות :

1)Beaucoup d’aharonimes ( et pas des moindres) autorisent même le lait non chamour s’il n’y a pas de crainte de mélange de lait non kacher surtout pour les sefardimes d’Afrique du Nord où cet avis était principalement suivi .

2)Même selon l’avis plus rigoureux ( Hatam soffer) le fait qu’il y ait une surveillance de nos jours ( ou l’on risque des sanctions) est considéré par le Igrot Moché comme étant du lait surveillé qui ne rentre pas dans la takana ( et selon certains c’est valable pour la France aussi)

3)Même si l’on suit les décisionnaires qui sont pas d’accord avec le Igrot Moché , concernant les produits à base de poudre de lait, il a était rapporté que plusieurs poskimes sont d’avis que cela n’a pas était inclu dans la guezera .

Ceux où celles qui se montrent strict même la dessus seront bien entendu digne de louange .

[Horraa beroura ( beour halaha haarouh siman 115 page 232)]

Constatation personnelle :
Il est dramatique de constater l’attitude ainsi que le regard déplacé de certaines personnes (qui mangent exclusivement chamour) envers ceux qui suivent l’avis plus indulgent en consommant des produits à base de poudre de lait non chamour (dont la koula est bien justifié) comme s’il mangé taref ou semi-taref . Alors que ces mêmes personnes mangent sans aucune gêne de la viande non Halak (beth yossef)et ne mangent pas « Bichoul Israel » qui sont des halahotes bien plus explicite dans le Ch arouh pour les séfaradimes( ou cette fois ci la koula est bcp moins évidente et bien plus difficile à justifier , ce sera la halaha de demain sdv…)

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